Après le décès de Wendo Kolosoy, le 28 juillet 2008, c’est le dernier survivant des légendaires créateurs de la fameuse rumba congolaise qui vient de s’éteindre. Né en 1940 à Bagata, une localité de la région du Bandundu en République Démocratique du Congo (alors Congo Belge), Tabu Ley Rochereau est décédé le 30 novembre à Bruxelles. Il avait 76 ans.
Comment Pascal Emmanuel Sinamoyi (du nom du village de ses parents) Tabu est-il devenu "Rochereau" ? A l’école, lors d’une interrogation, lui seul s’est rappelé du nom de Denfert-Rochereau, officier de Napoléon. Les copains, jaloux qu’il n’ait pas été puni comme eux, ne l’ont pas loupé. Ils l’ont surnommé Rochereau, pour se moquer de lui. Sous ce surnom incongru, le bon élève deviendra un pionnier et une des deux plus grandes stars de la musique moderne congo-zaïroise, avec Franco (décédé en 1989).
African Fiesta
Comme beaucoup de gosses de son âge, Tabu Ley Rochereau se fait la voix dans les chorales d’églises et celles des écoles. En 1956, il prend part à une séance d'enregistrement avec le musicien Grand Kallé (Joseph Kabasele). Déclic. Adieu la carrière de fonctionnaire dans laquelle il avait commencé à s’engager. Place à la musique. Le Grand Kallé l’engage dans son groupe, l’African Jazz. Il compose ses premiers titres dont Kelya. Premiers succès. En 1963, il forme avec le guitariste Docteur Nico, le groupe African Fiesta qui plus tard se scinde en deux.
Comme beaucoup de gosses de son âge, Tabu Ley Rochereau se fait la voix dans les chorales d’églises et celles des écoles. En 1956, il prend part à une séance d'enregistrement avec le musicien Grand Kallé (Joseph Kabasele). Déclic. Adieu la carrière de fonctionnaire dans laquelle il avait commencé à s’engager. Place à la musique. Le Grand Kallé l’engage dans son groupe, l’African Jazz. Il compose ses premiers titres dont Kelya. Premiers succès. En 1963, il forme avec le guitariste Docteur Nico, le groupe African Fiesta qui plus tard se scinde en deux.
Rochereau prend alors la tête de l’African Fiesta 66, rebaptisé ensuite African Fiesta National. Après avoir participé à l’Exposition Universelle de Montréal, en1967, deux ans plus tard il monte un groupe de danseuses qu’il appelle Les Rocherettes (l’une deviendra Clodette, pour Claude François). Parmi les hauts-faits de sa carrière, Tabu Ley Rochereau, qui revendiquera la paternité de quelque 2000 titres en plus de quarante ans de carrière, peut se vanter d’avoir été le premier artiste africain à s’être produit à l’Olympia. C’était en 1970.
L'exil
Quand l’année suivante, Mobutu rebaptise le pays Zaïre et exige que chacun prenne un nom "authentiquement" zaïrois, Rochereau se fait appeler Tabu Ley. Il change aussi à cette époque le nom de son groupe, désormais Afrisa International. En 1977, il dirige l’Onaza (l’Orchestre National du Zaïre), l’un des deux ensembles (l’autre est dirigé par Franco) qui représente le pays au FESTAC 77, à Lagos. Pendant un temps patron d’une boîte de nuit à Kinshasa, le Type K, il se brouille avec Mobutu et s’exile aux Etats-Unis, puis en Belgique.
"J’ai toujours été en controverse avec lui", déclarera Tabu Ley Rochereau en 2003, lors d’une interview donnée pour RFI à l’occasion de la sortie de son album Tempelo. "Moi j’étais Républicain, eux, conservateurs. On ne s’entendait pas vraiment. J’étais d’inspiration lumumbiste. Du côté donc de ceux qu’on prenait - à tort - pour des communistes. J’étais en revanche défenseur des valeurs républicaines et démocratiques. Mes façons de voir, les chansons que je faisais, défendaient ces aspirations, quelque peu contraires à celles de Mobutu. Donc, de temps en temps, on m’arrêtait. J’ai connu la prison politique deux fois."
Quand l’année suivante, Mobutu rebaptise le pays Zaïre et exige que chacun prenne un nom "authentiquement" zaïrois, Rochereau se fait appeler Tabu Ley. Il change aussi à cette époque le nom de son groupe, désormais Afrisa International. En 1977, il dirige l’Onaza (l’Orchestre National du Zaïre), l’un des deux ensembles (l’autre est dirigé par Franco) qui représente le pays au FESTAC 77, à Lagos. Pendant un temps patron d’une boîte de nuit à Kinshasa, le Type K, il se brouille avec Mobutu et s’exile aux Etats-Unis, puis en Belgique.
"J’ai toujours été en controverse avec lui", déclarera Tabu Ley Rochereau en 2003, lors d’une interview donnée pour RFI à l’occasion de la sortie de son album Tempelo. "Moi j’étais Républicain, eux, conservateurs. On ne s’entendait pas vraiment. J’étais d’inspiration lumumbiste. Du côté donc de ceux qu’on prenait - à tort - pour des communistes. J’étais en revanche défenseur des valeurs républicaines et démocratiques. Mes façons de voir, les chansons que je faisais, défendaient ces aspirations, quelque peu contraires à celles de Mobutu. Donc, de temps en temps, on m’arrêtait. J’ai connu la prison politique deux fois."
En 1993, sa chanson Le glas a sonné est censurée. "Les paroles véhiculaient des valeurs anti-Mobutu et elles ont fait des émules" déclarera le chanteur. "Quelques années plus tard, Mobutu tombait. Le sens de ce titre était : il est temps de ne plus avoir peur des dictateurs, de dire tout haut ce que l’on pense tout bas, il est temps que la dictature s’en aille et pour cela de faire appel aux esprits de Lumumba et de tous les anciens politiciens progressistes." A la chute du régime en 1997, il rentre au Congo et s’investit dans la vie politique tout en gardant un pied dans le monde artistique.
Co-fondateur du Rassemblement Congolais pour la Démocratie, il sera ministre, député et en 2005, vice-gouverneur de la ville de Kinshasa. En juillet 2008, peu de temps après avoir représenté la RDC (République Démocratique du Congo) au festival mondial de musique organisé à Varadero, à Cuba, il est victime d’un accident vasculaire cérébral. Une rumeur annonçant sa mort dans une clinique bruxelloise où il est soigné circule alors, suscitant une vive émotion sur le continent et parmi la diaspora congolaise. La fausse nouvelle est démentie par ses proches, avec à l’appui des images de l’artiste dans son lit, diffusées sur Internet.
Mais cette fois, point de rumeur, Tabu Ley Rochereau s'est éteint à Bruxelles ce 30 novembre. Ray Lema a salué "un mélodiste extraordinaire". "Tout le monde fredonnait des mélodies de Tabu Ley", a-t-il ajouté, "c'était vraiment un chanteur énorme en Afrique". (AFP 30/11/2013).
Tabu Ley devrait être enterré dans la commune de la Nsele, en périphérie de Kinshasa, le 9 décembre.
Co-fondateur du Rassemblement Congolais pour la Démocratie, il sera ministre, député et en 2005, vice-gouverneur de la ville de Kinshasa. En juillet 2008, peu de temps après avoir représenté la RDC (République Démocratique du Congo) au festival mondial de musique organisé à Varadero, à Cuba, il est victime d’un accident vasculaire cérébral. Une rumeur annonçant sa mort dans une clinique bruxelloise où il est soigné circule alors, suscitant une vive émotion sur le continent et parmi la diaspora congolaise. La fausse nouvelle est démentie par ses proches, avec à l’appui des images de l’artiste dans son lit, diffusées sur Internet.
Mais cette fois, point de rumeur, Tabu Ley Rochereau s'est éteint à Bruxelles ce 30 novembre. Ray Lema a salué "un mélodiste extraordinaire". "Tout le monde fredonnait des mélodies de Tabu Ley", a-t-il ajouté, "c'était vraiment un chanteur énorme en Afrique". (AFP 30/11/2013).
Tabu Ley devrait être enterré dans la commune de la Nsele, en périphérie de Kinshasa, le 9 décembre.
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